Nelson Mandela a passé près de trois décennies en prison pour avoir dénoncé les violations des droits humains et les graves injustices commises contre les Sud-Africains noirs. Il est décédé en décembre 2013.
« Nelson Mandela nous a montré l’extraordinaire différence qu’une personne peut faire dans la construction d’un monde meilleur. Et comme nous le rappelle le thème de la Journée internationale Nelson Mandela de cette année, la lutte contre la pauvreté et les inégalités est entre nos mains », a déclaré le chef de l’ONU, António Guterres, dans un message lu par la Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, lors d’une cérémonie organisée au siège des Nations Unies à New York.
Un monde inégal et divisé
Le Secrétaire général a rappelé que « notre monde est inégal et divisé » et que « la faim et la pauvreté sont monnaie courante ».
« Les 1 % les plus riches sont responsables de la même quantité de gaz à effet de serre destructeurs pour la planète que les deux tiers de l’humanité », a-t-il ajouté, soulignant qu’il ne s’agit pas de « faits naturels » mais qu’ils sont « le résultat des choix de l’humanité ».
Selon lui, « nous pouvons décider de faire les choses différemment ».
« Nous pouvons choisir d’éradiquer la pauvreté. Nous pouvons choisir de mettre fin aux inégalités. Nous pouvons choisir de transformer le système économique et financier international au nom de l’équité. Nous pouvons choisir de lutter contre le racisme, de respecter les droits de l’homme, de lutter contre le changement climatique et de créer un monde qui profite à toute l’humanité », a-t-il affirmé.
« Chacun d’entre nous peut contribuer – par des actions, grandes et petites », a ajouté M. Guterres, se joignant à la Fondation Nelson Mandela pour exhorter chacun à effectuer 67 minutes de service public à l’occasion de la Journée Nelson Mandela – une minute pour chaque année où il s’est battu pour la justice.
« Ce sont nos choix qui nous ont conduits ici »
La Vice-Secrétaire générale a souligné, pour sa part, que les inégalités s’approfondissent avec une augmentation du nombre de personnes ayant sombré dans l’extrême pauvreté et de celles souffrant de la faim à travers le monde ces dernières années.
« Pour la première fois au cours du siècle, la croissance du PIB par habitant dans les pays les plus vulnérables est plus lente que dans les économies avancées. À bien des égards, les inégalités se creusent », a-t-elle dit.
Mme Mohammed a toutefois noté que les nouvelles « ne sont pas toutes mauvaises » et qu’il y a eu de grands progrès dans la promotion des énergies renouvelables, dans l’accès à l’Internet et l’éducation des filles.
Mais, « dans l’ensemble, nous ne parvenons pas à tenir les promesses et les espoirs des objectifs de développement durable », a-t-elle estimé, estimant qu’au-delà des impacts persistants de la pandémie de COVID-19, de l’escalade des conflits, des tensions géopolitiques et du chaos climatique croissant, « ce sont nos choix qui nous ont conduits ici ».
Un héritage durable
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, a déclaré que le leadership visionnaire de Nelson Mandela a non seulement mis fin à l’apartheid mais qu’il continue de résonner et d’inspirer, même aujourd’hui.
« Son héritage durable a laissé une marque indélébile sur le monde – et témoigne de l’impact positif profond des bonnes actions de l’humanité, lorsque nous choisissons de donner le meilleur de nous-mêmes », a affirmé M. Francis lors de la cérémonie.
« C’est précisément ce dont nous avons besoin – plus que jamais – pour faire face à la division, à la haine et prévenir les conflits évitables que nous observons dans des endroits comme la bande de Gaza, en Ukraine, au Soudan, en Haïti et ailleurs dans le monde », a-t-il ajouté