Depuis le mois de mai, des vagues de chaleur se succèdent à travers le nord du sous-continent indien, provoquant des centaines de morts, en particulier dans les grandes villes. Les habitants les plus pauvres en sont les premières victimes.
Les températures n’ont cessé de dépasser les 40 °C, sans offrir de répit, pas même la nuit. « C’est comme de vivre dans un four », dit Ruqqaya Bibi, habitante d’un quartier populaire de Karachi. A la fin du mois de juin, huit jours durant, la grande ville portuaire du sud du Pakistan a subi une vague de chaleur torride, couplée à une humidité sans précédent. Les hôpitaux ont été submergés par un afflux de malades souffrant d’insolation et de déshydratation sévère. « Les patients, dont le nombre dépasse de loin la normale, présentent de fortes fièvres, une fébrilité, des vomissements et des diarrhées », détaille Shaguta Ismail, infirmière à l’hôpital civil Dr Ruth K. M. Pfau, un établissement public de la mégapole.
En dix jours, au moins quarante-neuf personnes sont mortes à Karachi en raison de la chaleur, selon un bilan des autorités provinciales daté du mardi 2 juillet. En réalité, la canicule y a vraisemblablement coûté la vie à plusieurs centaines de personnes, rien qu’en une semaine. « Nos morgues voient habituellement arriver entre vingt-cinq et trente corps par jour, estime Faisal Edhi, directeur de la Fondation Edhi, qui gère des chambres mortuaires et une flotte d’ambulances. Entre le 21 et le 27 juin, ce nombre est monté en flèche pour atteindre les 830 », poursuit-il. Une augmentation qui coïncide avec le pic de la vague de chaleur. Avant de s’abattre sur Karachi, la canicule a frappé bien d’autres localités. A la fin du mois de mai, la température a dépassé les 52 °C dans la cité archéologique de Mohenjo-daro, site majeur de la civilisation de la vallée de l’Indus